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Sécuriser les processus de paiement : un impératif stratégique pour les entreprises

A l’heure où les attaques informatiques et les fraudes financières ciblent de plus en plus les entreprises, les processus de paiement ne peuvent plus être considérés comme une simple fonction opérationnelle. Il est désormais essentiel de structurer et de sécuriser l’ensemble du cycle de paiement, du bon de commande jusqu’au virement final.

Les processus de paiement sont aujourd’hui un maillon critique de la chaîne de valeur, au cœur de la sécurité financière et de la continuité de l’activité. En l’absence de règles internes strictes, et de contrôles adaptés, une entreprise s’expose à des risques majeurs : pertes financières, atteinte à sa réputation, mais aussi sanctions réglementaires. Une directive européenne(1), en cours de transposition en droit français, impose en effet déjà aux grandes entités dites essentielles ou importantes d’adopter des mesures de sécurité renforcées sur leurs systèmes critiques, y compris les applications de paiement. La réglementation responsabilise désormais directement les dirigeants, qui devront approuver les politiques de cybersécurité, en suivre les formations, et répondre de leur mise en œuvre. La mise en place de procédures strictes, claires et partagées, est donc indispensable, tant pour l’entreprise que pour ceux qui la dirigent.

Les bonnes pratiques en matière de processus de paiement :

  • Séparation des fonctions

    L’initiation, l’exécution et la validation des paiements doivent être opérées par des personnes différentes. Ce principe de double validation permet de limiter les risques de fraude interne ou d’erreur humaine.

  • Gestion des droits d’accès aux outils de paiement

    Ces droits doivent être strictement encadrés, régulièrement audités, et adaptés aux fonctions réelles des utilisateurs. Ces derniers doivent disposer de leurs propres accès. Le recours à l’authentification forte, pour les utilisateurs autorisés, est vivement recommandé.

  • Une documentation qui recense chaque étape du processus

    La mise en place d’un référentiel unique, actualisé et accessible, décrivant les circuits de validation, les seuils d’autorisation et les rôles de chacun, est indispensable.

  • L’usage d’outils de gestion intégrée (ERP)

    L’usage d’ERP(2), avec des workflows de validation automatisés, est recommandé pour garantir la traçabilité, réduire les marges d’erreur et renforcer la gouvernance.

  • Un audit périodique des procédures

    Des audits périodiques, la mise à jour des référentiels de tiers, des sauvegardes régulières et hors-ligne des systèmes d’informations permettent de détecter des anomalies et de maintenir un haut niveau de sécurité des données.

  • La sensibilisation des équipes

    Des campagnes régulières d’information et des formations sur les fraudes courantes (faux ordres de virement, usurpation d’identité, phishing(3)) permettent d’instaurer une culture de la vigilance, où chaque acteur connaît ses responsabilités et les bons réflexes en cas d’anomalie.

Accorder une attention particulière à la gestion des virements bancaires

Le virement est aujourd’hui le mode de paiement le plus répandu pour les entreprises. Il est aussi celui qui présente les risques les plus élevés en matière de fraude. Les techniques sont désormais bien connues : usurpation d’identité, modification frauduleuse d’IBAN, faux ordres de virement, compromission de boîte mail… Pour se protéger, les mesures les plus recommandées sont :

  • La vérification systématique de toute demande de changement de coordonnées bancaires.

    Un changement de RIB doit toujours être confirmé par téléphone ou via un canal certifié différent de celui d’origine (appel au contact habituel, contrôle de cohérence via une base externe).

  • Une procédure sécurisée pour les virements.

    Les ordres de virement devraient être contrôlés par deux personnes distinctes au minimum, et les montants inhabituels doivent déclencher des alertes automatisées. L’accès aux interfaces bancaires doit être cloisonné, surveillé, et protégé par des mécanismes d’authentification renforcée.

  • Un contrôle bancaire supplémentaire sur vos virements.

    Dès le 9 octobre 2025, au moment de l’émission d’un virement, la banque réalisera un contrôle de correspondance entre l’IBAN et le nom du bénéficiaire. Prenez soin de vérifier le résultat de ce contrôle avant de valider vos virements. En cas d’absence de correspondance, prenez contact avec le bénéficiaire pour vérifier ses coordonnées bancaires.

  • Interfacer avec des canaux sécurisés.

    Interfacer les outils de trésorerie avec les banques via des canaux sécurisés permet de garantir l’intégrité et la traçabilité des échanges.

  • Vérifier le contexte des demandes.

    Une facture inattendue, un ton insistant, une adresse e-mail inhabituelle : autant de signaux à prendre au sérieux. Ne validez rien dans l’urgence.

Si vous pensez être victime d’une fraude, rassemblez tous les éléments de preuve (échanges, note, capture d’écran) en vue d’un dépôt de plainte. N’exécutez aucune opération jusqu’à la sécurisation de votre système d’informations. Retrouvez nos conseils dans notre article : Que faire et comment réagir en cas de fraude bancaire ?

Les solutions proposées par SG

  • Secure Access(5), solution d’authentification et de validation des opérations sensibles pour renforcer la sécurité des services de banque électronique.
  • Trustpair(6), la plateforme de notre partenaire pour déjouer la fraude au paiement fournisseur.
  • SEPAmail Diamond(7), un service interbancaire de vérification des IBAN.

A retenir

La sécurité des processus de paiement ne peut plus être une préoccupation isolée. Elle doit faire l’objet d’une gouvernance transverse, pilotée conjointement par la direction financière, la direction des systèmes d’information et les fonctions conformité ou contrôle interne. En structurant un dispositif cohérent, proportionné à leurs enjeux, les entreprises peuvent ainsi transformer un sujet de sécurité en un levier de maîtrise des risques, de résilience opérationnelle et de confiance durable avec les tiers.

(1) La directive 2022/2555 concernant des mesures destinées à assurer un niveau élevé commun de cybersécurité dans l’ensemble de l’Union, dite « NIS2 » (Network and Information Security 2), entrée en vigueur le 16 janvier 2023, renforce les exigences de cybersécurité pour les entreprises critiques dans l’Union européenne. Elle est en cours de transposition en droit français.

(2) ERP (Enterprise Resource Planning), ou PGI en français (Progiciel de Gestion Intégré) est un logiciel centralisé permettant de piloter l’ensemble des processus opérationnels d’une entreprise via un système unique et cohérent.

(3) Hameçonnage

(4) Le cybersquatting est une forme de cybercriminalité consistant à enregistrer des noms de domaine proches ou identiques à ceux d’une marque déposée, d’une entreprise ou d’un nom connu, pour en tirer indûment profit.

(5) L’accès à l’Appli Sogecash Net (disponible sur mobiles et tablettes) nécessite l’abonnement au service de banque à distance Sogecash Net.Les fonctionnalités disponibles peuvent varier selon le système d’exploitation du terminal de l’utilisateur. Les services fournis via l’Appli Sogecash Net sont fournis dans les conditions et limites prévues au contrat qui ne couvre pas la connexion à Internet. Conditions tarifaires indiquées dans la Brochure « Conditions et tarifs appliqués aux opérations bancaires-Entreprises, Associations, Institutions et Acteurs de l'Economie Publique » disponible sur entreprises.sg.fr ou auprès de votre Chargé d’Affaires.

(6) Contrat conclu avec TRUSTPAIR, partenaire de Société Générale – 174 Quai de Jemmapes 75010 Paris France – Immatriculée au RCS de PARIS sous le N° 832 940 670

(7) SEPAmail est un réseau interbancaire, regroupant BNP Paribas, Banque Populaire, Caisse d’Épargne, Crédit Mutuel CIC, Société Générale, La Banque Postale et Crédit Agricole. Ce réseau repose sur une messagerie sécurisée, qui permet à ses membres de s’échanger des informations de façon sécurisée. Conditions tarifaires indiquées dans la Brochure « Conditions et tarifs appliqués aux opérations bancaires-Entreprises, Associations, Institutions et Acteurs de l'Economie Publique » disponible sur entreprises.sg.fr ou auprès de votre Chargé d’Affaires.