Pionnier de la regénération
de molécules

C’est en 1998 sous le nom de Provence Technologies que l’aventure Provepharm commence. A l’origine du projet, deux amis de lycée, Michel Feraud, et Christophe Baralotto, fraîchement titulaires d’un doctorat de chimie. Les deux hommes partagent une conviction : « les entreprises doivent porter un message, affirme Michel Feraud. Le nôtre est qu’il existe une troisième voie entre les biotechs et les spécialistes du générique… celle qui consiste à réinventer des molécules aux vertus thérapeutiques ancestrales ». Le principe ? Revitaliser des molécules existantes, mais souffrant de problématiques de qualité ou d’autorisation.

Cette approche a notamment guidé la réinvention d’un remède découvert en 1876, mais depuis interdit pour sa toxicité : le bleu de méthylène. Conservant ses qualités antiseptiques et antioxydantes en éliminant les métaux lourds, Provepharm a créé du bleu de méthylène Provayblue®. Le succès du médicament a permis au groupe de réaliser en 2020 un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros, soit une croissance de 30 % sur un an.

INNOVATION ET « E-QUISITION » : AVANCER AU COEUR DE LA CRISE

Tourné vers l’avenir, Provepharm multiplie les dépôts de brevets et réinvestit 30 % de son chiffre d’affaires dans la recherche. Après avoir, en 2019, investi 9 millions d’euros dans la création d’un site de production à Marseille et racheté Synprosis, un petit laboratoire pharmaceutique de la Seyne-sur-Mer, le Groupe poursuit sa stratégie de développement.

En pleine crise sanitaire, le Groupe a ainsi racheté en décembre 2020 Apollo Pharmaceuticals, une entreprise américaine au chiffre d’affaires proche de 10 millions de dollars. Alors que Provepharm disposait déjà d’une filiale à Philadelphie centrée sur les aspects réglementaires, Apollo doit lui apporter une épaisseur commerciale supplémentaire pour attaquer le marché hospitalier américain. Point notable : l’opération est une « e-quisition » – l’achat n’a pas été précédé d’une visite physique.

« Dans un marché extrêmement compétitif, il nous a fallu prendre une décision rapide, souligne Michel Feraud. Société Générale, en tant que chef de file dans notre pool bancaire, a été un partenaire décisif pour nous permettre de mener à bien cette opération ».

Cette relation de confiance s’avère également décisive pour permettre à l’entreprise de faire vivre une autre de ses convictions : la nécessité de préserver l’indépendance de son actionnariat. A travers une holding, Michel Feraud et Christophe Baralatto disposent ainsi d’un pôle majoritaire, ce qui leur permet de garder le contrôle de l’entreprise, malgré son évolution dans un secteur très consommateur en capitaux. Et malgré des ambitions toujours plus élevées.